"Il est difficile de faire comprendre quelque chose à un homme lorsque son salaire
dépend du fait de ne pas comprendre cette chose".
Le déclin des ressources en eau sur notre planète s'avère être l'un des problèmes essentiels pour le siècle à
venir. L'homme moderne a perdu tout contact avec l'eau naturelle et la considère comme une chose acquise, à jamais.
Pourtant, vu les périls qui la guettent, il ne s'agit plus de s'en remettre uniquement à ceux qui gèrent nos ressources en eau,
mais bien, en tant qu'individu, de se déterminer à agir rapidement pour que l'ensemble des habitants de la planète puisse disposer d'eau
potable. Mais également pour retrouver une chose nécessaire que nous avons perdu depuis longtemps : le lien qui nous unit à notre environnement.
Sur Terre, l'eau est l'élément fondamental : 70% de la surface du globe, soit 1.420.240.000 km3
Nous disposons finalement de bien peu d'eau, sachant que :
Eau et puissances économiques
Depuis la conférence mondiale sur l'eau en 1992 à Dublin, les puissances économiques tentent d'imposer une vision purement marchande de la
distribution de l'eau. En France, depuis 1991, son prix augmente en moyenne de 9% par an. Comme la plupart des ressources terrestres, l'eau devient
de plus en plus rare, de plus en plus polluée et, évidemment, de plus en plus chère. En effet, cette pollution nécessite
des moyens toujours plus sophistiqués et coûteux.
IMPORTANT : les normes définissant les critères de potabilité de l'eau ne sont pas fixées en fonction de la tolérance de l'organisme humain, mais bien en fonction des seules techniques de désinfection !!!
Exemple : les nitrates
La norme maximum de nitrates augmente régulièrement depuis un siècle et demi. De 1860 à 1913, elle était de 2,5 mg par litre. La norme actuelle est fixée à 50 mg par litre, soit 20 fois supérieure. En matière d'eaux minérales, c'est l'aspect "pollution zéro" qui tend à devenir aujourd'hui l'argument de base. Ce qui ne peut qu'entraîner certaines tromperies ; la plus flagrante consiste à indiquer les valeurs de nitrate sous forme d'azote nitrique. Explication : dans une mole de nitrate (NO3 ) de 62g, on trouve 14g d'azote (N). Soit un rapport de 4,43. Ainsi, lorsqu'un producteur indélicat indique une valeur de 5mg de "nitrates" par litre (en réalité d'azote nitrique), le total réel de nitrates se monte à 22,2mg par litre, ce qui est loin d'être bon pour une eau minérale...
Nota : 1 mole = 6,02 x 1023 molécules
L'eau, une marchandise comme une autre
L'eau en tant que marchandise est une notion récente et, aujourd'hui, seules les entreprises privées se partagent ce marché en expansion.
Elles sont divisées en trois secteurs : purification, assainissement des eaux usées et distribution d'eau potable. La France détient
un large monopole mondial par la présence de quatre multinationales dans ce secteur, dont le groupe Suez - Lyonnaise des Eaux (présent
en Polynésie) – chiffre d'affaire : 1,07 milliards d'€ en 1980, 13,8 milliards d'€ en 2010. Avec une cinquantaine de pays à son
actif, on considère que la Lyonnaise des Eaux alimente en eau potable un citoyen du monde sur dix.
Même la pollution devient rentable : "la nappe phréatique est polluée ? Il suffit d'ajouter une taxe
pour la dépolluer…"
Les grands chantiers mondiaux
D'immenses barrages financés par la Banque Mondiale et le FMI sont construits, stockant l'eau (pour ceux qui pourront la payer...) mais déportant
des populations entières, sans parler de la déforestation massive qui en découle. En 1992, la construction d'un des plus grands
barrages du monde a été entreprise entre le Paraguay et l'Argentine (Yacitera, 70 km de long, pour la Lyonnaise des Eaux). Un barrage encore
plus grand a été construit en 2007 en Chine : le barrage des Trois Gorges, 1.500.000 personnes déplacées, équivalent à 18 centrales nucléaires. Si de tels chantiers
permettront une meilleure distribution de l'eau, ils laissent également présager un avenir "aride" pour ceux qui ne pourront pas payer l'eau que
chacun se doit de consommer. Une clause des contrats, établis sur une durée d'au moins 30 ans, implique même que les gouvernements
se portent garants de la propriété de cette eau par ces multinationales. Dans ces conditions, le fossé Nord - Sud ne peut que se creuser.
Il faut boire, ou être éliminé !
La guerre de l'eau
La médiocrité de l'eau du robinet étant devenue au fil des ans autant notoire que médiatisée, beaucoup de gens
se rabattent sur les eaux minérales, propriétés privées de grands groupes, elles-aussi.
Tout ceci converge inexorablement vers le principe que l'eau doit être principalement vue comme un bien économique. Puisque l'eau n'est
plus considérée comme un bien "social", on lui attribue une valeur marchande. De plus, l'eau du robinet se dégradant à
vue d'œil, il devient nécessaire d'utiliser des appareils individuels permettant de la filtrer correctement. Ainsi commence t-on à parler
d'Or Bleu.
Le cycle de l'eau
De l'eau souterraine qui jaillit de la source à l'eau du robinet, le chemin est long.
Pour nous tous, l'eau est à l'évidence
le pilier de la vie, aussi pourrait-on croire qu'elle a été particulièrement étudiée. Pourtant il n'en est rien
puisque, aujourd'hui encore, un grand nombre de ses particularités nous échappe.
Sa caractéristique prédominante est d'être
en mouvement aussi bien sur le sol que dans notre corps et c'est de ce mouvement que naît le cycle de l'eau.
L'eau s'évapore en permanence de
la réserve que sont les océans. Elle devient vapeur, gaz s'imprégnant de la qualité de l'air. La proportion d'eau que l'air peut absorber
est d'autant plus forte que la température est élevée. Lorsque l'air chaud et humide se refroidit, il condense l'eau sous forme
de nuages.
L'eau sous ces trois états n'est présente que sur la Terre et cet équilibre est très fragile. En raison des
bouleversements actuels du climat, le cycle de l'eau est très perturbé.
On a commencé à savoir ce qu'était l'eau vers la fin du XVIIIème siècle lorsque Lavoisier et Laplace ont réalisé sa synthèse en brûlant de l'hydrogène avec de l'oxygène. Et chacun sait aujourd'hui que la molécule d'eau est composée d'un atome d'oxygène et de deux atomes d'hydrogène (H2O).
Propriétés de l'eau :
Problèmes et solutions
Avant d'envisager de faire de l'eau propre, il serait pertinent d'observer ce que nous faisons de notre eau sale. Il est évident que ne pas polluer l'eau est bien plus simple que de la dépolluer, (mais serait-ce "rentable" ?). Le tout-à-l'égout a été considéré au siècle dernier comme une grande conquête sociale, mais celle-ci s'est faite au détriment des fleuves, des nappes souterraines et des océans. Aujourd'hui, des millions de tonnes de produits contaminés se déversent chaque jour dans les fleuves et, le plus souvent, c'est cette eau-là, dépolluée, que les gens boivent dans les grandes villes.
Si l'on se penche sur l'eau de distribution ("eau du robinet")– censée répondre aux critères de potabilité –
nous constatons une augmentation constante des procédés de chloration ainsi que la présence de certaines substances toxiques, comme les nitrates.
Pour se différencier de la notion de potabilité définie par les normes, certains chercheurs ont voulu répondre à d'autres
critères de qualité en matière d'eau potable. On parle ainsi de biocompatibilité.
Une eau biocompatible est légèrement acide et très peu minéralisée. Les minéraux dissous existent pour la plupart sous une forme non-assimilable par l'organisme et les eaux qui en sont chargées ont plutôt tendance à oxyder l'organisme. Les minéraux se retrouvent stockés dans les reins et peuvent à terme provoquer des dysfonctionnements, comme les calculs. La tendance dominante, tant au niveau de l'eau qu'au niveau alimentaire, est de supprimer au maximum tous les virus et les bactéries. L'eau de distribution, chlorée, est très oxydante pour l'organisme. De plus, le chlore n'a que peu d'effet sur les virus ; il élimine en revanche toutes les bactéries.
Pour supprimer les éléments néfastes présents dans l'eau, on a recours à deux procédés : la stérilisation et le filtrage. Pour stériliser, il faut donc éviter les produits oxydants comme le chlore ou l'ozone.
Solution n°1 : Faire bouillir l'eau permet d'éliminer certains virus pathogènes.
Solution n°2 : La distillation permet d'obtenir une eau pure. Mais l'eau distillée n'est pas potable.
Solution n°3 : Les rayons ultraviolets ont un effet bactéricide et virucide très fort.
Solution n°4 : L'argent est également antiseptique et on l'utilise souvent pour mordancer (décaper) le charbon actif.
Solution n°5 : Le citron et le vinaigre sont des produits naturels et facile à trouver ayant de nombreux intérêts. Le citron tout d'abord est très antiseptique et minéralise l'eau (eau de pluie, eau distillée). Le vinaigre est également antiseptique, il abaisse le pH et supprime le calcaire.
Solution n°6 : D'autres substances naturelles sont très efficaces pour lutter contre les germes pathogènes, comme l'extrait de pépin de pamplemousse.
Solution n°7 : Les diatomites et les coquillages. Les diatomites sont des roches silicieuses d'origine organique (fossiles d'insectes) très efficaces en tant que filtre, mais doivent être changées périodiquement. Les coquillages recalcifient l'eau de pluie et fixent les métaux lourds.
Solution n°8 : L'osmose inverse est un procédé technique qui consiste à inverser le procédé naturel de l'osmose : lorsque deux solutions sont séparées par une membrane, c'est la solution la plus diluée qui passe vers la solution la plus concentrée. Tous les organismes vivants fonctionnent grâce à l'osmose. L'osmose inverse consiste à pousser l'eau à travers une membrane très fine (0,0001 micron) afin que seules les molécules d'eau (H2O) puissent passer. On obtient donc une eau très pure, quasi distillée. Toutefois, rappelons qu'une eau trop pure réduit les défenses du système immunitaire.
Solution n°9 : D'autres procédés découlant d'une recherche technique avancée filtrent l'eau. Par exemple le procédé membranaire de microfiltration, dont la porosité est un peu inférieure à celle des osmoseurs.