CHANGEMENT CLIMATIQUE : UN DÉFI MAJEUR


En un siècle, les gaz à effet de serre ont augmenté de 50 %.


Ce phénomène est directement lié à l'activité humaine : combustions de pétrole, de charbon et de gaz, méthane produit par l'agriculture, gaz fluorés issus de la climatisation des bâtiments et des voitures.
Toutes ces émissions modifient la composition de l'atmosphère et provoquent des perturbations climatiques.

Principale conséquence les températures augmentent.


Les États se sont entendus sur des objectifs de réduction.


Cela demandera beaucoup d'efforts. Il faudra faire des choix ambitieux, mener des politiques volontaristes conduisant, par exemple, à investir dans le rail plutôt que la route. Cela implique également la recherche de progrès dans l'isolation des bâtiments, tandis que les industriels devront encore mieux maîtriser leurs consommations d'énergie.


Nos comportements devront évoluer.


Lutter contre l'effet de serre impose des changements d'habitudes de consommation, de modes de vie. Il faudra opter pour des équipements sobres en énergie (voitures, chaudières, électroménager, ...) et les utiliser à bon escient : moins utiliser sa voiture, surveiller sa consommation électrique. Politiques nationales et gestes quotidiens doivent se conjuguer si l'on veut effectivement gagner un des défis majeurs du XXlème siècle. La question se pose dès aujourd'hui : quel monde laisserons-nous à nos enfants si nous n'agissons pas vite ?



CLIMAT : LA MODIFICATION S'ANNONCE


Le climat se réchauffe depuis un siècle


La décennie 1990 a été la plus chaude du siècle. En calculant la moyenne annuelle des températures, les climatologues constatent que les années 90 ont été les plus chaudes du XXème siècle. Depuis cent ans, la température de la planète a augmenté en moyenne de 0,6°C. Partout dans le monde, les scientifiques constatent des modifications des milieux physiques. Dans l'Arctique, la banquise recule et son épaisseur diminue; en Afrique et en Asie, les déserts avancent. Dans le Pacifique, la barrière de corail s'asphyxie et meurt. Les glaciers du Massif Alpin régressent fortement. La côte Atlantique et le littoral languedocien reculent à certains endroits de plus d'un mètre par an du fait d'une érosion marine soutenue. L'enneigement hivernal est beaucoup plus capricieux.


La vie animale et végétale présente quelques symptômes inquiétants


On retrouve en Méditerranée et dans l'Atlantique des poissons fréquentant habituellement des eaux beaucoup plus chaudes. Un moustique tropical vecteur de la dengue, Aedes albopictus, est présent depuis le début des années 90 dans le Nord de l'Italie. Si ces espèces changent de comportement, c'est que leur milieu de vie est en train de se modifier.



L'ATMOSPHERE PLUS CHAUDE : QUELLES CONSEQUENCES ?


Au XXlème siècle, un climat plus chaud de 1,5 à 6°C


Les météorologues travaillent sur une simulation des climats du futur à partir des constats actuels. Tous ces modèles prédisent que le climat se réchauffera encore plus au cours du XXIème siècle. On comprend mieux aujourd'hui les échanges d'énergie entre la Terre, l'océan, l'atmosphère et l'espace. L'augmentation moyenne des températures au XXIème siècle serait comprise entre 1,5 et 6°C, voire davantage. Or,de faibles changements de température suffisent pour avoir avoir une incidence de grande ampleur sur les pluies, l'agriculture, les forêts.

Certains phénomènes surviendraient dès la moitié du XXlème siècle. L'évolution la plus flagrante devrait être la montée du niveau des mers provoquée d'une part par la dilatation thermique des océans et d'autre part par la fonte des calottes de glace situées aux pôles. Le niveau pourrait ainsi s'élever d'au moins cinquante centimètres d'ici 2100, Les deltas, les lagunes, les récifs coralliens pourraient être submergés. Des pays comme les Maldives, dans l'Océan Indien, auraient de graves difficultés à lutter contre l'avancée des mers.


Des conséquences en France


Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à croître au rythme actuel, au cours du siècle prochain, la température en France devrait être plus élevée de 1 à 2°C l'hiver et de plus de 2°C l'été et l'automne.


Entre autres conséquences :

  • Il devrait pleuvoir plus l'hiver et moins l'été,
  • La durée d'enneigement à 1500 mètres diminuerait nettement et en dessous de cette altitude, il ne ferait plus que pleuvoir, condamnant ainsi à la fermeture de nombreuses stations de ski,
  • En haute montagne, le réchauffement de sols, gelés depuis des milliers d'années, devrait augmenter les risques d'éboulements de terrain,
  • La Camargue et les lagunes du Languedoc seraient colonisées par la mer,
  • Les hêtraies du Nord de la France et les forêts de pins des Landes seraient menacées par la sécheresse,
  • Le retour des moustiques vecteurs de maladies pourrait faire réapparaître le paludisme qui avait pourtant disparu au début du XXème siècle.


QUI PROVOQUE LE RECHAUFFEMENT DE LA TERRE ?


La terre se réchauffe parce que la part des gaz à effet de serre dans l'atmosphère augmente. L'atmosphère terrestre est composée en quasi-totalité d'azote et d'oxygène et de I à 2 % de vapeur d'eau. En quantité infinitésimale, subsistent également des éléments comme le gaz carbonique (C02), le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O)... Ce sont les gaz à effet de serre (GES), indispensables au développement de la vie.


Un phénomène naturel


La majeure partie du rayonnement solaire est convertie en chaleur à son arrivée sur Terre et renvoyée dans l'atmosphère sous la forme de rayonnement infrarouge. Les gaz à effet de serre retiennent une bonne moitié de ce rayonnement qui, sinon, repartirait intégralement dans l'espace. Si la température moyenne de Ia Terre est d'environ +15°C, c'est grâce à ces gaz qui retiennent la chaleur. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18°C. La chaleur émise par la planète est donc retenue sous un "toit" gazeux. Les gaz qui favorisent ce phénomène sont appelés "à effet de serre" - ou GES - justement parce qu'ils agissent comme une serre.


Evolution de la température


Au cours des 400.000 dernières années, la température moyenne de la Terre n'a jamais varié de plus de 4°C entre les périodes de fortes glaciations et les épisodes de réchauffement. C'est ce que les scientifiques ont prouvé en analysant des glaces prélevées à grande profondeur au Groenland et dans l'Antarctique, reconstituant ainsi l'histoire météorologique de la planète sur ces milliers d'années. Le réchauffement de 0,6°C tout au long du XXéme siècle est donc sans précédent dans sa rapidité.


Cycle du carbone et activité humaine


Jusqu'où le cycle naturel du carbone peut-il absorber le surplus de CO2 généré par l'activité humaine ?

Effet de serre Produit de la combustion, le gaz carbonique est un élément naturel qui possède une fonction importante dans la vie des plantes et la régulation des océans.
Les plantes sont constituées de carbone qu'elles captent par photosynthèse. Espaces verts et forêts sont donc des "absorbeurs" ou puits de GES. Le gaz carbonique étant soluble dans l'eau, les océans en absorbent également sur toute leur surface. Une partie de ce carbone est intégrée dans le plancton, une autre est engloutie dans les eaux profondes pour une longue migration portée par des courants très lents à grande profondeur. Le gaz carbonique est ainsi soustrait à l'atmosphère pendant des décennies. Ces deux "puits de carbone" sont essentiels à l'équilibre de l'atmosphère. Ils jouent un rôle important dans les teneurs de gaz à effet de serre.
Aujourd'hui, les scientifiques s'attachent à mieux comprendre ces phénomènes et cherchent à mesurer leur rôle de régulateur.

MPORTANT : Tous les gaz n'ont pas le même pouvoir de réchauffement. En effet, plus un gaz est long à disparaître, plus sa capacité à réchauffer l'atmosphère est importante. C'est la raison pour laquelle certains gaz, bien qu'émis en très faible quantité, ont un effet aussi néfaste. C'est le cas des hydofluorocarbures (HFC), des perfluorocarbures (PFC) et hexafluorures de soufre (SF6), dont le pouvoir de réchauffement est associé à une très longue durée de vie.


L'homme émet trop de gaz à effet de serre.


Agriculture, Industrie, Transports et Habitat rejettent des centaines de millions de tonnes de gaz carbonique par la combustion de pétrole, de charbon ou de gaz naturel, de méthane, de molécules fluorées qui s'ajoutent depuis le début de l'ère industrielle aux gaz déjà présents naturellement. Le "toit" gazeux se fait chaque jour plus opaque et une proportion toujours plus large de rayons infrarouges sont retenus dans l'atmosphère. Ainsi, la température augmente en grande partie du fait des activités humaines.


Responsabilité des pays industrialisés.


Emission de GES

Il est important de noter que certains pays émettent proportionnellement moins de gaz à effet de serre que d'autres. C'est le cas de la France, pour deux raisons : la part prépondérante de l'énergie nucléaire qui n'émet pas de GES (mais qui pollue différemment...) et le niveau d'efficacité énergétique atteint. Notre mode de vie est ainsi beaucoup moins "gourmand" en énergie que celui des Etats-Unis, par exemple.


Consommation énergétique annuelle, en tonnes équivalent pétrole (Tep):

  • Américain : 7,5 tonnes par habitant
  • Français : 3 tonnes par habitant
  • Pays en voie de développement : 0,5 tonnes par habitant

Toutes les activités humaines génèrent des GES :

  • L'industrie est le plus gros émetteur de GES mais ses émissions sont en décroissance.
  • Le bâtiment est un poste important, pour trois raisons : le chauffage, la climatisation et l'eau chaude sanitaire. En améliorant la façon de construire, on peut donc réduire émission de GES.
  • Le secteur des transports est celui où les émissions augmentent le plus, principalement du fait de l'augmentation des déplacements.


Rappelons qu'en 2008, la France, à elle seule, émettait plus de 527 Mtonnes de gaz à effet de serre.



Emission de GES par secteur

QUELLES SOLUTIONS ?


Le réchauffement climatique implique tous les aspects de la vie humaine et plus particulièrement nos modes de production et d'utilisation de l'énergie.

Au premier rang des solutions envisagées figurent naturellement :

  • L'efficacité énergétique,
  • les énergies renouvelables qui font l'objet d'attentes les plus importantes.

Des pouvoirs publics au particulier, nous sommes TOUS concernés. Chacun doit mettre en oeuvre les actions nécessaires - ou en faciliter l'accès, dans le cas des pouvoirs publics - pour éviter que la situation ne s'aggrave.



ACCROITRE LES ENERGIES RENOUVELABLES


La production d'électricité à partir de l'éolien, du solaire et de l'hydraulique est primordiale puisque ces énergies n'émettent pas de C02. Les progrès réalisés dans ces domaines autorisent une véritable production électrique, notamment par l'utilisation d'éoliennes de moyenne puissance et de systèmes photovoltaïques. Rappelons que la France se fixe comme objectif, à l'horizon 2020, de produire 20% de son électricité à partir des énergies renouvelables, quand cette part n'est aujourd'hui que de 14% (2009).
Alors, ne restons pas en arrière...



MOINS D'ENGRAIS CHIMIQUES DANS L'AGRICULTURE


Aux émissions de CO2 dues au chauffage des serres et bâtiments d'élevage, aux moteurs des engins agricoles, viennent s'ajouter les émissions de CH4 et de N2O. Les émissions de CH4 proviennent des fonctions de rumination des élevages bovins et de la fermentation des matières organiques comme les végétaux ou les lisiers d'élevage. Le méthane des lisiers et des décharges d'ordures ménagères peut être récupéré et brûlé pour fournir de l'énergie. Pour le N2O lié à l'utilisation massive d'engrais azotés, il conviendra de développer des techniques rationnelles d'utilisation d'engrais. Une surtaxe sur les engrais utilisés devrait inciter à les limiter.


Produire mieux en consommant moins d'énergie dans l'industrie


L'industrie contribue aux émissions de gaz à effet de serre par la production et l'utilisation d'énergie pour ses propres besoins.
Les émissions de CO2 sont majoritaires, dues à la combustion d'énergies fossiles dans les chaudières, ainsi qu'aux procédés industriels (fabrication d'acier, de ciment, de pâte à papier...). Le N2O est issu du secteur de la chimie. Quant aux gaz fluorés, ils proviennent surtout des systèmes frigorifiques, de la fabrication de composants électroniques, de l'industrie de l'aluminium,... Il est nécessaire que les industriels poursuivent leurs efforts dans la voie de l'efficacité énergétique en modifiant ou en améliorant leurs produits, leurs procédés et progressent dans le domaine de la récupération et l'élimination de ces gaz.
Les pouvoirs publics se doivent d'accompagnent ce mouvement.
Subventions aux énergies renouvelables, aides aux diagnostics, soutien à la R&D et accès facilité aux prêts bancaires constituent autant de mesures incitatives à la mise en oeuvre d'investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.


Sur le plan réglementaire, la France agit par un renforcement des obligations de réduction des émissions; elle y introduit de la souplesse par le biais notamment d'accords négociés sur des objectifs de réduction des émissions avec les entreprises volontaires. Sur le plan fiscal, l'instauration d'une taxe sur la quantité de carbone émis, Ia TGAP est une incitation supplémentaire et est compensée par l'allègement d'autres taxes afin que la pression fiscale n'augmente pas.


Mobiliser les filières du bâtiment


Les émissions de CO2 de ce secteur proviennent principalement de l'énergie utilisée pour le chauffage, la production d'eau chaude et la climatisation. Cette dernière contribue également aux émissions de composés fluorés.
Les bâtiments existants constituent un gisement considérable pour la réduction des émissions de C02. La sensibilisation et l'information seront également déterminants : étiquetage des appareils électroménagers, éclairage basse consommation, ...
Des actions ayant trait à la récupération des gaz frigorigènes sont à renforcer, tant pour les réfrigérateurs domestiques que pour la chaîne du froid dans la grande distribution. Enfin, l'utilisation quasi-obligatoire de l'énergie solaire pour la production d'eau chaude doit être renforcée.


Progrès dans les transports


La contribution du secteur des transports a considérablement augmenté en raison de l'accroissement du nombre de déplacements au cours de ces dix dernières années. La majorité du CO2 provient de la combustion du pétrole dans les moteurs ; quant aux émissions de gaz fluorés, elles sont étroitement liées au développement de la climatisation automobile (R134a) et des transports frigorifiques.


Les progrès possibles sont multiples et demandent des efforts constants. La poursuite de l'amélioration des moteurs thermiques devrait en réduire encore les émissions. Pour 2015, les constructeurs automobiles européens se sont engagés à ce que les véhicules neufs émettent, en moyenne, au maximum 130 grammes de CO2 par kilomètre (en 2009, 146 grammes en moyenne).


De nombreux véhicules électriques ou hybride (essence/électricité) sont aujourd'hui proposés au grand public, du scooter au 4x4. D'ailleurs, la plupart des pays offrent de substantielles subventions pour leur acquisition : en France, 5000€ en 2010.


Il est également important de promouvoir les transports en commun et les rendre plus attractifs, comme de favoriser les modes de déplacement non motorisés ou le covoiturage. Les questions de planification de l'espace urbain et d'organisation des modes de transport sont cruciales : les collectivités locales sont tenues d'élaborer des plans de déplacement urbain cohérent...



QUE POUVONS-NOUS FAIRE ?


La réponse est très simple, nous pouvons faire beaucoup. Nos habitudes de vie énergivores entraînent la production de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du pays.


L'achat : un moment décisif


Nous devons adopter une attitude de consommateur responsable, et donc de nouvelles habitudes de vie et d'achat. D'ailleurs, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c'est réduire notre facture d'énergie !

  • Acheter une voiture ou des appareils électroménager, c'est choisir en connaissance de cause leur consommation énergétique.
  • Les étiquettes énergie du gros électroménager sont désormais obligatoires, aussi, n'hésitons pas à les lire...
  • Les lampes "basse consommation" consomment cinq à huit fois moins d'énergie que les ampoules traditionnelles et durent cinq à dix fois plus longtemps...
  • L'achat d'un chauffe-eau solaire est l'une des meilleures décisions en matière de lutte contre les GES.

Au moment de l'achat, nous décidons pour plusieurs années quelles seront les émissions de nos équipements.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières !


Des gestes simples chaque jour


Deux exemples simples de conduite à adopter :

  • Un autre excellent exemple concerne l'utilisation de la voiture : un déplacement sur trois fait moins de deux kilomètres. Pour ces petits déplacements, privilégions le deux-roues (pourquoi pas électrique !), le vélo ou la marche à pied : c'est excellent pour la santé de la planète et la nôtre par la même occasion !
  • Le tri sélectif des déchets permet de les recycler et évite qu'ils se retrouvent en décharge d'où ils émettent du méthane. C'est l'exemple même que chacun peut modifier ses habitudes quotidiennes dès lors que les municipalités s'engagent à nous y aider.

Le consommateur du XXIème siècle


Le consommateur du XXIème siècle devra d'abord réfléchir à la façon la plus intelligente et la plus efficace de répondre à ses besoins:

  • A-t-on besoin d'un congélateur de 600 litres quand le ménage ne compte que trois personnes ?
  • Est-il raisonnable d'acheter une voiture très puissante ou très encombrante quand on ne se déplace qu'en ville ?
  • A t'on VRAIMENT besoin de ce gros 4x4 si on ne circule que sur le bitume ?
  • La climatisation est-elle vraiment nécessaire quand il suffirait peut-être de mieux ventiler ?

Le bien-être de nos enfants et petits-enfants mérite d'y réfléchir car, contrairement à l'idée reçue :


"Nous n'héritons pas de la la terre de nos ancêtres,
nous l'empruntons à nos enfants".